L'épisode 5 de La Renarde, à découvrir dimanche 26 juin, s'attarde sur le passé d'Albert Boisard, fait prisonnier de guerre en Allemagne, puis en Suisse. C'est l'occasion de se pencher sur les événements de la Guerre 14-18 qui ont marqué l'histoire du droit humanitaire, et la construction de la neutralité suisse, avec Patrick Bondallaz, historien.

L'intervention éclairante de Patrick Bondallaz dans l'épisode 6 de La Renarde

L'intervention éclairante de Patrick Bondallaz dans l'épisode 6 de La Renarde

Généralement, même dans la littérature ou la mémoire collective, la neutralité est très mal perçue. On traite les pays neutres comme étant des observateurs impuissants, passifs. Souvent, les neutres sont associés à des pleutres. Ce que l’on ignore, c’est que le plus souvent, la neutralité ne vient pas de l’intérieur. Ainsi, la neutralité suisse a été mise en place à partir de 1815 par les grandes nations européennes qui avaient besoin de préserver un espace de stabilité dans un jeu géopolitique.

Conjointement, la Croix-Rouge, que l’on n’appelait pas encore le CICR, a été créée en 1862 à Genève, par un citoyen suisse, et son drapeau est une sorte de négatif du drapeau suisse : un pictogramme identique, une croix aux branches d’une longueur équivalente, mais avec une inversion du rouge et blanc entre le fond et le motif.
La Croix-Rouge met en avant le principe de neutralité de la Suisse pour prendre la tête des opérations de secours aux blessés. Pour elle, comme pour le CICR, l’important est que le blessé, quelle que soit sa nationalité, soit avant tout considéré comme neutre.
De fait, les personnes qui peuvent porter secours à ces gens-là doivent également être neutres. Elles portent le brassard de la Croix-Rouge.

 

L'arrivée de prisonniers de guerre en Suisse

L'arrivée de prisonniers de guerre en Suisse

Durant la Grande Guerre, la Croix-Rouge et la Suisse vont ainsi jouer un rôle actif auprès des prisonniers de guerre. Des délégués vont pouvoir visiter les camps
et faire des rapports. Sur cette base, avec le soutien
du Vatican, la Suisse va proposer aux belligérants d’accueillir sur son sol les soldats les plus blessés, puis les prisonniers les plus anciens.

vive la suisse

Les germanophones seront ainsi accueillis en Suisse alémanique, les francophones en Suisse Romande,
les anglais ou membre du Commonwealth… au milieu.
Les Pays-Bas joueront le même rôle vis à vis des pays d’Europe orientale. La population accueillera avec enthousiasme ces soldats, comme en témoigne dans
La Renarde le journal du soldat Victor Escoffier.

Puis, l’enthousiasme se tarira vers la fin de la guerre, mais c’est une autre histoire, propre à la politique intérieure suisse…