L’ épisode 9 s'intitule « le cinéma » et il contient un petit joyau des années trente. 

Mais, avant d'en arriver là, il met le métier d’architecte au premier plan pour mener l’enquête: la maison, dans laquelle il était impossible de pénétrer et qui figure dans le film en maquette, est désossée. Elle est ouverte, démantelée, son aménagement intérieur est analysé et l’architecte et historienne Anne Debarre vient appuyer ce propos.

Puis l’analyse change d’échelle, avec un zoom arrière sur la morphologie de la maison sur sa parcelle, et encore plus large, avec l’observation des cartes à l’échelle du territoire.

Pour celui qui n’est pas familier avec les méthodes de lecture des architectes et des urbanistes, cela devient très concret : cela raconte comment la physionomie de nos lieux de vie est modelée par les rapports sociaux. Un paysage est très morcelé de champs lorsque les petits propriétaires sont très nombreux ; de très grandes étendues signalent au contraire un unique propriétaire. Ou encore : si le XIXe siècle est celui de l’exode rural, celui de XXe est celui du réinvestissement des campagne, de la transformation des fermes en maison, en résidence secondaire, et cette histoire est moins connue. Le dessin du parcellaire permet de suivre cela pas à pas. C’est un peu comme si les hommes avaient scarifié le sol, marquant des traces de leur trajectoire dans l’existence.